La mort en dentelle
La mort en dentelle,
La camarde, en bas de soie, douce faux
, les os maquillés de peau, d'organes, de chaire
, l'âme en bas de soi, d'où ce faux
, faux air de vie en dentelle pour mieux extraire
L'âme de sa prison en lambeau, en bouts de peau.
La mort en dentelle, pour séduire, pour réduire
, attirer en ses filets de résilles un doux chaos
, noyer entre ses seins de poussière un ultime soupir.
Sa tête blanche penche, un œil vide, un plein
, clin d'œil, déclin de deuil, une croix se dessine
, cette croix du Golgotha en dessein
, cette croix qui pose l'abîme...
La mort en dentelle au regard lubrique
Cachée derrière les roses des promesses
Des amours signées en public
, la mort en dentelle, là où le bas blesse.
Prométhée l'aurait volontiers épousée
, plutôt que jour après jour l'admirer
et juste pouvoir l'effleurer, l'embrasser
, douce fin, de vie, intérêt...
La mort allongée sur les lits des tendresses
, petite, tapie, deviendra grande, vraie.
La mort en dentelle, en embuscades des caresses
, morne séductrice, somptueuse indomptée.
La mort en dentelle, qui au coin d'une rue
, nous surprend, au coin d'un instant
, nous viole et nous met l'âme à nue
, mort en dentelle laisse moi encore quelques instants...
TNR 2K10 19 06